Sheryl White [U.C]

Je me regarde dans la glace et tout ce que j’y vois, c’est le reflet que j’ai toujours vu. Celui qui m’accompagne depuis que je suis toute petite, qui m’a suivie dans les hauts et les bas de mon adolescence et qui vieillira avec moi durant l’âge adulte, jusqu’à ce que je redevienne poussière.

Tout d’abord, contrairement aux êtres tout à fait géniaux que vous pourrez retrouver ici, je suis une humaine tout ce qu’il y a de plus normal. Pas de pied dans le front, pas de bras dans le dos, deux yeux, un nez, une bouche…Head, shoulders, knees and toes. Enfin bon. Vous aurez compris. Je suis une humaine, une humaine comme vous en avez souvent vu.

Je suis plutôt grande. J’ai tendance à la nier mais, on me le dit souvent. 5 pieds 4 pouces et 1/2. La demie est importante à préciser, je crois. Je suis tout de même plus grande que les 5 pieds 4 pouces de ce monde! Niveau silhouette, je ne suis pas vraiment gâtée par la nature, si vous voyez ce que je veux dire. Je suis mince, certes, mais niveau courbes, ce n’est pas moi qui vais me faire nommer Miss Silhouette de l’année. Pour ce qui est du poids, je préfère ne pas m’étaler là-dessus.

J’ai les cheveux blonds. Eh oui! Une autre blondinette à ajouter à la liste. Mais je ne corresponds pas vraiment au stéréotype que l’on a de la blonde plantureuse au physique avantageux. De toute façon, le blond de mes cheveux n’est pas vraiment à envier. Quoi que je l’aime bien tout de même. Alors que, lorsqu’on dit blond, beaucoup de gens pensent au blond platine ou alors à la chevelure couleur de blé, mes cheveux sont de ce blond dont on pourrait comparer la couleur avec celle du sable sec. Au final, il s’agit d’un blond qui se rapproche plus du gris que du jaune. Quant à la coupe, je n’y suis pas allée de main morte. Patience est la mère des vertus. Je ne peux qu’appuyer cette affirmation et on le comprend bien en voyant la longueur de mes cheveux. Légèrement frisés, ils se rendent facilement dans le bas de mon dos. La plus longue mèche est vis-à-vis mes reins, pour tout dire. À l’avant, ils sont coupés juste au dessus de mes sourcils, assez long pour cacher mon front.

Tant qu’à anéantir des stéréotypes, autant aller jusqu’au bout, n’est-ce pas? Je vous raconte cela puisque, comme si ce n’était pas assez, mes yeux sont bleus. Par contre, je suis fière de mes yeux, leur couleur différant légèrement de ce dont on a l’habitude de voir. En effet, la génétique a troqué le bleu saphir habituel pour un bleu plus pâle, tirant un peu sur le violet. J’aurais eu un beau regard, si ce n’avait été du fait que ma vision de merde nécessite le port de lunettes. Celles du moment sont d’une monture très simple, noire. Elles sont un peu moches et pas très esthétiques, je sais, mais c’est la seule paire que j’ai et, étrangement, je m’y suis attaché.

Mon physique en lui-même passe plutôt inaperçu. Les traits de mon visages sont tout ce qu’il y a de plus normal, visage arrondit, menton pointu, nez fin et peu prononcé, mon visage semble encore avoir gardé son innocence de jeunesse, même si mes traits se sont allongés en vieillissant. J’avance souvent à petits pas pressés, si bien que parfois on ne remarque pas que je suis partie et cela me donne l’air d’apparaitre de nulle part, plus souvent qu’autrement. Je n’ai pas de particularité physique digne d’intérêt, donc j’aimerais mieux passer rapidement sur cette section.

Pour finir, on peut parler de ma garde-robe, quoi que ce serait peine perdue d’essayer de vous expliquer comment je m’habille, puisque je fais tous mes vêtements moi-même. Beaucoup moins cher d’acheter du tissu que d’acheter des vêtements tous faits. Plus personnel, aussi. J’ai un look un peu vintage. J’ai tendance à porter des vêtements longs, confortables, m’autorisant à porter pantalons et cols roulés, mais il est bien moins rare de me voir en jupes et chemisiers ou en robes plutôt qu’en pantalons. Côté accessoire, j’aime bien en mettre dans mes cheveux. Je me fais souvent de nouveaux vêtements puisque j’adore coudre, et mes vêtements sont souvent inspirés de mon milieu.

Voilà ce à quoi je ressemble, moi, la couturière au look un peu spécial de Corpse F. Show!

À l’intérieur, je suis à peu près ce que j’affiche à l’extérieur. Authentique, je ne me cache pas derrière des faux airs et je trouve que la franchise est une valeur extrêmement important. Mon trait principal de caractère, qui peut être considéré autant comme une qualité qu’un défaut, est que je suis du genre maternel. Ce qui me vaut mon surnom, probablement. Étant d’abord et avant tout créatrice de costumes et couturière, j’ai l’occasion de parler avec beaucoup de gens, et ça me plais. Je suis une personne sociable, qui aime aider et mettre la main à la pâte, et qui surtout adore voir les gens sourire.

Pourtant, je crois qu’il s’agit de quelque chose de beaucoup plus profond que cela. Une personne ne peut pas avoir que des qualités, vous me direz. Et je vous répondrai à l’affirmative, vous disant que vous avez raison et que, même si je suis orgueilleuse et que j’aime paraitre sous mon meilleur angle, je ne peux m’empêcher de vouloir que les gens m’aiment. Ce qui fait de moi une personne un peu agaçante sur les bords. Certains trouvent que je m’acharne, que j’en fais toujours trop, et c’est peut-être vrai, mais le fait que je sois une des seules humaines du freak show me donne l’impression que je dois me battre sans arrêt pour appartenir au groupe. Ironique de voir à quel point c’est moi qui suis différente, dans cet endroit.

Comme dit plus haut, je suis très maternelle. Pas dans le sens mère poule, quoi que parfois, je suis plutôt forte de ce côté-là. Disons plutôt que je m’attache facilement. Surtout depuis que je travaille au Corpse Freak Show. J’ai tendance à être aimante et à donner de l’affection à quiconque en a besoin. Je suis généreuse, enthousiaste et attentionnée. Certains croient que j’agis comme ça pour ne pas me sentir coupable d’être normale alors que je me trouve au milieu d’une bande de monstres. À eux, je prouverais tout le contraire en leur disant que les créatures peuplant le Freak Show sont comme une deuxième famille pour moi et que je les aime, toutes et chacune, d’un amour incommensurable.

J’ai tendance à m’attacher facilement, à trouver un intérêt dans la différence. J’ai l’esprit ouvert et c’en est presque déconcertant. Je me dois d’être honnête et d’avouer qu’il y a une part de pitié dans l’intérêt que je porte aux gens qui m’entourent, ici. Autant je les trouve géniaux comme ils sont, autant je trouve dommage qu’ils aient tous vécu un passé aussi tortueux en raison de leur apparence. Il n’empêche que j’ai toujours apprécié ce qui était original. Je suis une personne créative, ce qui m’aide dans mon métier à créer quelque chose à partir de rien.

Par contre, il y a bien un revers à la médaille, et vous vous en doutez bien. Les défauts gentils que vous avez vu jusqu’à maintenant ne sont que la surface d’un caractère un peu plus complexe, je dois l’admettre. Connaissez-vous l’expression populaire qui dit : « Lorsque le chapeau te fait, mets-le »? Et bien pas moi. Je suis du genre à prendre toute critique de manière très personnelle. Je suppose que cela va de pair avec l’orgueil, mais je suis facilement irritée par les commentaires, je déteste les mauvaises langues et même lorsqu’on me fait des critiques constructives, il faut peser ses mots.

Autre détail intéressant, je ne suis pas ce qu’on pourrait appeler une fille ordonnée. Dans mes actions, tenons-nous le pour dit. Ma chambre est tout à fait en ordre. Il s’agit plutôt du fait que lorsque je me donne une suite d’actions concrètes à faire, je finis par toutes les faire en désordre et d’en oublier quelques unes au passage. Comme si je n’avais aucune pensée chronologique, ce qui est un peu étrange puisque j’accorde une grande importance à la ponctualité et à l’heure.

Je terminerai en vous parlant de mes relations interpersonnelles, vous disant que je suis sociable, mais plutôt mal à l’aise. Je n’ai jamais réellement aimé la population en trop grande concentration et je préfère avoir un cercle d’amis plutôt restreint plutôt que de faux amis. Le fait est que je me m’entends bien avec à peu près tous les membres du freakshow, que je considère ses membres comme mes protégés. J’ai beaucoup de difficulté à me battre face à mes ennemis. Bien que j’essaie de ne pas en avoir, je n’arrive pas à tenir tête aux gens qui ne me portent pas dans leur cœur, et je ne vous parlerai pas de mon incapacité à pousser une relation plus loin que l’amitié, puisque je n’ai pas pris mon cours de déchiffrage de sentiments humains.

Voilà. Je pense avoir tout dit, mais il se peut que j’oublie quelques détails. Il me semble avoir beaucoup parlé…

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